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Battants sur le toit
4 août 2006

Henri de Toulouse Lautrec : obstinément et furieusement lui-même.

Beaucoup de "choses" ont été dites à propos de Toulouse Lautrec, beaucoup de choses accablantes qui nourrissaient les rumeurs les plus folles; comme si un malheur ne suffisait pas, on en fit un grand pécheur devant l'éternel au point d'en oublier sa peinture. Tout simplement parce qu"il avait "osé" planter son chevalet dans ces maisons prospères mais dont il ne fallait pas "parler", mais Henri n'était pas de ceux qui se laissaient intimider, ses ascendants, vicomtes de Toulouse, avaient déjà la réputation de "frondeurs", ayant assourdi du vacarme de leurs armes en chevaliers de l'Occitanie, ce que d'aucuns considéraient comme la Terre Sainte. Les portraits de ces femmes qu'il peint "sur le motif" font de lui un précurseur de l'expressionnisme, un réformateur de la lithographie et surtout celui qui a su ennoblir le genre caricatural, en en faisant un art à part entière. Il est des attaques qu'on ne peut "réduire" comme ces fractures répétées qui firent de lui l'homme difforme que l'on sait.

Mais Toulouse Lautrec est d'abord un amoureux de la vie, aimant ses modèles comme la célèbre Carmen Gaudin, interprète d'Aristide Bruan, surnommée Rosa la Rouge.

"Rappelle-toi, mon fils, que la vie au grand air et au grand jour est la seule saine.Tout ce qui est privé de liberté se dénature et meurt rapidement. Ce petit livre de fauconnerie t'apprendra à apprécier la vie des champs spacieux, et si tu connais un jour les amertumes de la vie, le cheval en première ligne, puis le chien et le faucon pourront t'être des compagnons précieux, faisant oublier un peu ta souffrance" lui écrivit son père en dédicace à La Fauconnerie. Jamais sa peinture ne patît de sa maladie. On sent au contraire une oeuvre fière, ivre de "grand jour", précisement dans ces espaces feutrés, ces antres, où se vivent des relations licencieuses.

Son amour pour la cuisine, qui est la marque de ceux qui aime partager, lui fit écrire ces recettes mises en ligne plus bas.

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Commentaires
A
bon, ne suis apparemment pas à l'abri...hihi<br /> césité : néologisme spontané, télescopant ce qui est aveugle à l'hésitant, or celui qui est atteint de cécité ne peut hésiter, il voit autrement... donc néologisme inutilisable...<br /> Une nouvelle paire de vue s'impose.
A
Lautrec aimait à se faire photographier, ce qui ne finit pas d'intriguer bien des spécialistes, il paraissait souvent avec des chapeaux et ce "forcené" de la peinture devait s'amuser à dévisager celui qui devait le fixer... La césité de l'esprit est sans limite pour s'étre attaché à l'inessentiel, je n'ai vu que son regard, je vous invite à retrouver une portrait de lui, vous comprendrez,<br /> merci de votre mot Chris,<br /> C'est en lisant un très beau texte sur le site de Regard Pensant que m'est venue cette idée, pourquoi? de parler de Toulouse Lautrec qui gênait semble t-il considérablement... pour l'avoir ainsi très grossièrement caricaturé...<br /> A tout bientôt,<br /> Amitiés
C
Ah! Lautrec et ses cocottes. J'aime. La vivacité de la touche, du trait, de la couleur, vous avez raison Amel : c'est éclatant de vie. D'amour de la vie. On retrouve dans sa peinture cette joie de vivre que les biens portants ne savent pas, mais que les souffreteux eux par contre.<br /> <br /> Il est vrai que l'on a fait de Lautrec une espèce de bouc, de faune libidineux, injustement.<br /> <br /> Amitié Chris
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