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Battants sur le toit
15 novembre 2006

De la part de l'oeil....

   De la part de Photo oeil, des vers aux yeux ouverts
Menues fleurs...

5

pour une minute de vie
brève et unique aux yeux ouverts
une minute où l'on verrait
dans le cerveau de menues fleurs
dansant comme des mots dans la bouche d'un muet

13

expliquer avec des mots de ce monde
qu'un bateau est parti de moi en m'emportant

15

Troublant de me déshabituer
de l'heure où je suis née.
Troublant de ne plus jouer
mon rôle de fraîche arrivée.

18

semblable au poème informé
du silence des choses
tu parles pour ne pas me voir

30

dans la cage du temps
la dormeuse regarde ses yeux esseulés

le vent lui apporte, ténue,
la réponse des feuilles

37

au-delà de toute zone interdite
il existe un miroir pour notre triste transparence

..........................................
Voici, faute de citer toute l'oeuvre, quelques fragments d'Alejandra Pizarnik (2005), Oeuvre poétique, Actes Sud...

Des mots et des poèmes brefs qui me semblent éclairer les oeuvres peintes de Frida comme "ces rets (qui) relient le regard au sanglot"...

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Commentaires
T
Tu choisis l'endroit de la blessure<br /> où nous parlons notre silence.<br /> Tu fais de ma vie<br /> cette cérémonie trop pure.<br /> <br /> <br /> (Aube)<br /> Nu, révant d'une nuit solaire.<br /> J'ai enduré des jours de bête.<br /> Le vent et la pluie m'effacèrent<br /> comme un feu, comme un poème<br /> écrit sur un mur.<br /> <br /> <br /> Tu couvres la fissure avec un chant.<br /> Tu grandis dans l'obscurité comme une noyée.<br /> O redouble les chants sur la fissure, la fêlure, la déchirure.<br /> <br /> <br /> Non le poème de ton absence,<br /> rien qu'un dessin, la lézarde d'un mur,<br /> quelque chose du vent, une saveur amère.<br /> <br /> <br /> <br /> Alejandra Pizarnik
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