Aimé Maeght aimait ces quatre-là

Quatre mains lumineuses ont été retenues pour illustrer ce documentaire présenté ce 30 novembre sur Arte, quatre artistes qui ont en commun d'avoir été "élus" par Aimé Maeght, quatre artistes qui jouent avec leur matière comme si l'enfant en eux ne les avait jamais quittés, comme si l'aboutissement de leur création fut de reconquérir leur enfance, une enfance au second degré. Bien sûr, il nous vient immédiatement le nom de Miro que l'on découvre, assis, devant une affiche qu'il barbouille avec allégresse, dans un geste qui laisse le hasard le porter, parce que le hasard est devenu un allié, une promesse de nouveauté et de "charme". Le second se nomme Calder, façonnant ses stabiles avec innocence, échaffaudant ses constructions dédiées au vent et au silence et que Prévert qualifiait d "'ingénieur hilare et architecte inquiétant". 
On y voit Giacometti travailler dans son atelier de Montparnasse, cherchant à obtenir de son geste fouillant en tous sens, geste infatigable de celui qui ne se satisfait jamais de son facere, s'échinant à donner à telle tête un regard. Le sculpteur se laisse aller à dire qu'il n'y parviendra jamais. Monologue ou dialogue avec ces têtes en glaise qui étaient "son monde", ces têtes qui n'en finissaient pas de prendre forme, comme si ses portraits n'arrêtaient aucun figure, qu'ils n'étaient qu'une ébauche à paraître dans un futur indéterminé. Une dernière vidéo nous met au contact de la transe créative d’Antonio Tàpies, on y voit des mains travailler "d'elles-mêmes", comme frappées par la grâce.

Comments

[amel]

Merci pour tes commentaires too, je passe assez rarement de par chez moi:)
J'aurai dû annoncer le documentaire avant qu'il ne soit diffusé mais en parler avant de l'avoir vu...
Bises

[too banal]

de le voir sur Arte. Une pure merveille, effectivement !