Vlaminck : un fauve en liberté
La touche est vive comme fraîchement sortie du tube, souvent elle ondule, épaisse comme une veine à fleur de peau, haute en couleurs, audacieuse, ainsi Vlaminck commence-t-il sa carrière de peintre dans une explosion de couleurs pures. Le musée du Luxembourg à Paris lui consacre une exposition à l'intitulé en forme de question : Vlaminck, un instinct fauve? Le fauvisme qui n'est pas une école, plutôt un courant dans lequel se reconnaissent quelques peintres en rupture avec l'impressionnisme. Cet instinct fauve veut rappeler que Vlaminck s'est jeté dans la peinture sans études préparatoires, travaillant directement la toile avec une gestuelle ample et expressive. Ses recherches picturales, il les partage avec Derain qui ne doute pas du talent de son ami.
Vlaminck peint surtout des paysages (la vallée de la Seine, Argenteuil, Chatou,...). Sa peinture se nourrit de celle de Van Gogh qui le fascine. Ses rouge brulent la toile, les arbres s'enflamment, la touche est incendiaire... au Salon de 1905, les fauves sont décriés.
Outre les paysages, l'exposition montre un certain nombre de portraits qu'il exécute comme des paysages vivants.
En 1907, Vlaminck découvre l'immense Cézanne. Le fauvisme s'est épuisé en quelques années, Matisse a déjà pris une autre direction, Vlaminck renonce à la couleur pure, dont il a atteint les limites et qui ne le "contente plus". Sa palette s'obscurcit, les paysages de 1917 ont épousé la pente du maître Cézanne (exploration des volumes, structuration des formes, jeu de facettes).
L’exposition « Vlaminck, un instinct fauve » a lieu au musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, 75006 Paris, jusqu’au 20 juillet. Renseignements : 01 45 44 12 90 et www.museeduluxembourg.fr