sur le toit
Distance de cristal pour dire les choses comme elles sont, un simulacre de discours ne peut être que translucide, les ruelles sont étroites, les mots ont tout à gagner à passer par les toits, on n'y rencontre personne et la vue est belle surtout si l'on emprunte la porte du poète, d'ici l'on peut apercevoir des mots entrechoqués légèrement blessés, quelques éraflures sur le sol déserté, la canicule a fait fuir les mots, pourtant j'avais cru entendre une voix, mais cela ne se peut, je suis déjà sur le toit, d'ailleurs la voix a dévié vers des ombres à bout de souffle, la chaleur fait transpirer la vision qui n'est plus qu'un bouche-trou du réel, la voix s'éteint peu à peu, même les onomatopées ne respirent plus, la porte qui conduisait aux mots a dévalé les escaliers, c'est un peu déroutant sur le moment, mais le silence installe une mer de plomb, une solitude accrochée au ciel, c'est l'avantage d'être sur le toit.