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Battants sur le toit
23 juillet 2006

Alberto

Ecrire pour Giacometti, c'est répondre à la présence d'une déchirure, qu'il distinge partout.Sa poétique est fondée toute sur cet éclatement du corps mimétique. Son écriture est celle de l'autoportrait qui est la marque d'une construction dans et par la perte. On ne peut l'appréhender que sous la forme d'un miroir inexact comme le serait le journal ou encore le fragment. C'est toujours du côté de l'unité première que le sculpteur-dessinateur porte ses efforts, il cherche inlassablement. Cette photo ressemble à ses oeuvres, où le visage traversé de mille et une rides réfléchit la texture du journal en ses plis et replis, papier froissé par les mains du temps. La main du peintre à demi-dissimulée à l'intérieur de la veste cherche elle aussi, un stylo sans doute, car le regard ici est celui de ceux qui ont déjà médité leur travail. Et l'ayant médité, l'a déjà en partie réallisé... Giacometti est de ceux qui écrivent quand l'oeuvre est déjà achevée dans leur tête, les mains travaillent pour ainsi dire seules, elles sont devenues voyantes au contact de la glaise. Des figure hiératiques vont bientôt naître, dans la maigreur physique, mais encore si matérielle.

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