Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Battants sur le toit
24 août 2006

Minotaures et taureaux

GOYA, DORÉ, PICASSO au Palais de Luppé,

du 1er Juillet – 2 Octobre 2006

Le taureau est célébré, exhibé dans toute sa magnificence sur l’autel du Palais de Luppé à travers l’oeuvre gravée de Goya, Doré et Picasso…où il règne divinement depuis le premier juillet jusqu’au 2 octobre de cette année. Cet animal adulé dans toute l’histoire de la méditerranée, depuis la Crète jusqu’aux colonnes d’Hercule, fut sacralisé dans sa monstruosité même : celle d’être mi-homme mi-animal, gardien de nos plus terribles cauchemars, de nos errances les plus reculées, gardien et Roi en ses labyrinthes où seuls quelques aventuriers de l’inconscient se sont aventurés. Rassurez-vous, ils avaient du bon matériel : de bons yeux pour y voir dans le noir et surtout du génie, ça peut aider à traverser la fureur, à dépasser la sienne propre et à en revenir… indemne. Pour ma part, je parlerai de « génie lyrique », c’est sans doute un pléonasme si on y réfléchit  le lyrisme double la nature d’artifices, ou plutôt redouble d’artifices, et étant doté non de génie mais de ce grave défaut qu’est le lyrisme marié à un certain baroque à force de commerce avec l’Espagne, je ne pouvais décemment pas ne pas évoquer Goya, Doré et Picasso.

Doré a eu le bonheur sans être né dans les champs de Castilla aux cotés de Machado d’avoir eu une vie à la hauteur de l’onomastique : on ne compte plus ses pèlerinages en Espagne. Sa plume est tombée dans l’arène et il s’est mis à toréer sur des carnets dans un tracé d’une rare précision et épris d’envolées, comme une muleta guidée par le souffle du poignet. Le souffle des plus grands toreros qui grave sur l’encolure du taureau un chant de vie et de mort.

Goya ne fut pas seulement l’homme l’on sait, Goya était un peintre tourné vers toutes les têtes couronnées : celles de la cour mais également celles de l’arène. Il nous livre ici avec une émotion peu contenue et une passion furieuse les différents temps de La Tauromachie. Une œuvre épique traversée par le courage et la grâce des parades tauriques, retranscrivant le ballet de la vie en sursis.

exposervice_9961_goya_toro_1_Gravure de Goya

Le génie de Picasso se traduit ici dans cette force qu’il imprime au trait pour exprimer les pulsions et impulsions de la bête, qu’elle fut Taureau, Minotaure et Centaure. Picasso est le Minotaure en prise avec les aléas, ces cornes invisibles de son existence, qu'il retracent  avec une intensité dramatique et une vitalité « bestiale », pour dire : hors du commun.

La Fondation Vincent Van Gogh-Arles présente, pour la première fois, un ensemble unique de plus de 150 gravures qui trouve, au Palais de Luppé, face aux arènes d’Arles, toute sa légitimité.

Cette exposition a été réalisée en collaboration avec le Graphikmuseum Pablo Picasso à Münster, en Allemagne, le Museu Picasso, Barcelone, le Musée National Picasso, Paris, le Musée Picasso, Antibes, le Musée Goya, Castres, le Musée Réattu, Arles, le Musée des Cultures Taurines et Carré d’Art à Nîmes, la Galerie Louise Leiris, Paris, la Médiathèque d’Arles, la Collection Mario Bois, la Collection Viallat et autres collections privées.

Fondation van Gogh-Arles, 13, rue A. Briand,13 200 Arles.

Tel. 00 33 (0)4 90 93 08 08. Fax. 00 33 (0)4 90 49 55 49.

Publicité
Commentaires
Publicité