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Battants sur le toit
25 août 2006

Correspondances de Vincent Van Gogh

"Correspondre assidûment"- que peut signifier cette invitation lapidaire de Vincent Van Gogh un 13 décembre de 1872 ? Sinon l'annonce de cet échange épistolaire qui a nourri et soutenu le travail d'un forcené de la lumière invisible dans l'apparence des choses mêmes. Plus de huit cents documents ont pu être conservés grâce à la ferveur de son frère et collectionneur le plus dévoué : Théo Van Gogh.
Van Gogh laboure la feuille où il déposent ses phrases comme il sème ses couleurs saturées qui crient l'irrespirable infaillible.

On comprend, dès lors, que la correspondance échappe au seul échange de lettres mais que sa peinture entretient elle-même une correspondance intime avec la poésie : " au-dessus des toits de tuiles rouges passe un vol de colombes blanches, entre les cheminées noires et fumantes. Derrière, une surface infinie de vert fin, moelleux, des kilomètres et des kilomètres de plat pays, de pâturages et un ciel gris - aussi calme, aussi paisible que Corot et Van Goyen". Des kilomètres de mots traversent la campagne, une légion de mots en armes et en larmes soulève le coeur de Théo, des kilomètres de couleurs moelleuses et crues se répandent sur le paysage de sa toile, une peinture a saisi la vibration de la vie. Ce regard tendre et à la fois sans complaisance aucune sur le monde est son éloquence.

Correspondances enfin en forme de confidences où se préparent l'exécution de ses toiles qu'il ne prend en considération que dans et à travers ces adresses faites à Théo. "Ce n'est qu'ici qu'il se considère comme un être capable de créer des valeurs effectives, utiles." dira un commentateur.

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Commentaires
A
Merci de votre mot Chris, je ne suis pas très assurée de mes mots mais je parviendrai à exprimer avec cette assiduité qui confine à la "gnaque" pour dire cette relation intime qu'entretient Vincent avec la poésie dans sa peinture... <br /> Affectueusement, et sachez que je vous entends...<br /> Bise encore virtuelle,<br /> Amel
C
Parler de Van Gogh c'est comme éprouver un violent frisson. La vibration du monde tremble dans sa peinture. Je suis tombée cette semaine sur le site d'une femme peintre (connue, côtée selon toute vraisemblance). Peinture léchée, trait précis, couleurs parfaites, modèles féminins répondant aux critères de beauté de ces deux dernières décennies. Et d'un coup j'ai réalisé que cette peinture ne provoquait rien chez moi, ces femmes nues ne me racontaient rien. Et j'aime qu'une toile me raconte une histoire, qu'elle me tire l'oeil. Ici, rien, l'indifférence absolue. Cela m'a rappelé ce que me disait mon ami Jean-Pierre quand je m'extasiais sur le photo-réalisme, sur la techinque, la perfection du travail de Capitrel. Il m'avait dit qu'il n'y avait aucune poésie dans ces "images". N'est pas artiste qui veut, comme n'est pas poète qui prends la plume. Il faut, un regard, et plus quelque chose qui permets de ressentir, capter, la vibration et de la peindre...<br /> <br /> Bise amicale Amel
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