Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Battants sur le toit
31 août 2006

Manolo Valdès et Juan Miró chez Maeght

Manolo Valdès et Juan Miro sont en vedette jusqu'au 14 septembre à la galerie Maeght à Paris. La Fondation Marguerite et Aimé Maeght est un exemple unique de fondation privée en Europe.
Cet ensemble architectural a été entièrement conçu et financé par Aimé et Marguerite Maeght pour présenter l'art moderne et contemporain, les amis et artistes du couple ont largement participé à la mise en oeuvre de cet espace incomparable où séjournent la cour Giacometti, le labyrinthe Miró peuplé de sculptures et de céramiques, les mosaïques de Chagall et de Tal-Coat, le bassin et le vitrail de Braque, la fontaine de Bury… La Fondation Maeght a acquis l'une des plus importantes collections de peintures, sculptures, dessins et œuvres graphiques du XXe siècle. Bonnard, Braque, Calder, Chagall, Giacometti, Léger, Miró.., forment le socle de cette préstigieuse collection.

librarie4_1_D.R., librairie de la Galerie Maeght

La première salle de la galerie abrite des lithographies de Miró, dont certaines ont été réalisées sur du papier journal. Le papier a jauni mais la couleur est demeurée intacte, toujours aussi vive et pure, comme si le temps l'avait épargnée ou comme si la couleur lui avait résisté. L'oeil est médusé, le mien y est resté collé, je découvre pour la première fois cette collection qui appartient à la Fondation (Aimé Maeght avait noué une amitié solide avec Miró) que nous n'avons pas l'occasion de voir souvent, ce fut dit dans l'affairement de la préparation de la prochaine exposition.

J'y apprends en forçant le hasard que les sobreteixims résument toute la démarche du peintre poète et est l'intitulé de l'une des ses oeuvres présentée pour la dernière fois en 1993 au Public.LlgMiro05g_1_Miro94g_1_1610_14322_1_

LlgMiro05g_1_

Les sobretciximis consistent à provoquer le hasard, une harpe est là, Peiwoh, le célèbre musicien la regarde jouer d'elle-même... C'est la vision d'un sorcier amoureux de son art, de l'histoire séculaire des hommes, d'hommes ayant vécu à dos d'âne, ayant voyagé sous des tentes de fortune, chahutant leur attelage..le hasard métamorphosé en un feu jaillissant, un jet d'essence sur la toile arrosée puis aussitôt brossée comme un chevelure à grands coups de balais, le sorcier blesse pour soigner, introduisant des ciseaux de feutre, pansant la toile de couleurs vives, cautérisant ou rapiéçant les pans de toile comme le font les navigateurs pour repartir sous le vent. Miro a pouvoir de s'approprier le hasard en l'enrichissant de toutes ces figures qui ne sont que des échanges d'amour...   

Dans la seconde salle en enfilade, le peintre et sculpteur, Malono Valdès, (fondateur de l'un des plus importants mouvements Pop Art espagnol : Equipo Cronica), est représenté sous l'oeil de Velasquèz. En 1964, le Caudillo est encore aux commandes et voient en ces artistes subversifs de potentiels dangers. Equipo Cronica se fait remarquer par ses images dupliquées, reprenant un motif et le déclinant, puisant dans l'immense patrimoine de l’histoire de l’art.

Après le disparition de son compagnon Rafael Solbes, au début des années 80, Manolo Valdès connaît une mutation dans l'approche de son travail, observateur plus exigeant de la texture et de la matérialité. D’épaisses couches sont désormais appliquées sur des supports divers : ficelle, toile de jute, bitume, adhésifs, pièces de bois. Dans cette exposition, les Ménines sont déclinées en eau-forte d'un format de plus de 2 mètres de haut. Des lignes, des aplats légers, des nervures, des griffures, des taches noires constituent le corps du modèle. Valdès est de la trempe de ces sorciers qui domptent le hasard. Miró et lui sont tous deux réunis ici, rue du Bac.  Valdes2_1

Publicité
Commentaires
Publicité