Alechinsky chez René Char
"Sources et résurgences" Alechinsky
Jusqu'au 15 octobre 2006
Maison René Char L'Isle - sur - la - Sorgue | |||||||||||
TF1 avait annoncé dans son journal cette exposition d'envergure, suivre le lien pour voir le reportage: http://tf1.lci.fr/infos/france/0,,3325554,00-exposition-oeuvres-peintre-pierre-alechinsky-.html | |||||||||||
CoBrA : son école | |||||||||||
D.R.
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Catalogue du l'exposition au Jeu de Paume La couveture représente un modèle de prédelles qui figurent dans la peinture italienne courant comme des frises signifiantes en haut et ne bas de l'élément central... "Remonter à la source... Cet exercice auquel tente de se livrer tout critique devant une oeuvre, Alechinsky en a lui même suggéré les pistes sinon les moyens." Le commissaire de l'exposition "Pierre Alechinsky, Sources et résurgences, Daniel Abadie; n'a pas souhaité une rétropective qui aurait présenté les toiles selon l'axe de la succession, soit selon la chronologie, il a tenté de faire valoir la cohérence interne au travail de l'artiste, ce dernier s'étant mis à sa disposition pour réaliser ce projet. Il a bien évidemment isolé les imageries les plus récurrentes : serpents, vagues océanes, pelures d'orange, chutes d'eau ou volcans, arbres,... que l'artiste a déclinées sur toute forme de support : du papier à la porcelaine, toile ou page de journal vieillie ou d'encyclopédie ne négligeant aucun médium, dessin, peinture, gravure, lithographie...
Lithographie annotée, D.R. Le travail d'Alechinsky combine la leçon de l'automatisme surréaliste, de la spontanéité de CoBrA avec celle des maîtres de la calligraphie chinoise.
La nuit polaire synthétise non seulement les leçons de la calligraphie japonaise et du peintre chinois Walasse Ting qu'il rencontre en 1954. Walasse Ting lui apprend à travailler debout, le pinceau dans le prolongement du bras, lequel doit imprimer ou retranscire tout le mouvement du corps. Alechinsky essaie de contrarier notre habitude de lecteur dont l'oeil essuie toujours la page ou la toile de la gauche vers la droite. Ce peintre bidextre, travaille en tous sens, ménageant dans ces toiles ou lithograhies des espaces d'égarement pour contrarier ce conditionnement du regard : la leçon des surréalistes a eu le mérite de lui avoir ouvert la voie à la spontanéité, à cette forme de liberté gestuelle. Pour Alechinsky de toute façon le monde peut se lire en tous sens : "le propre de l'artiste étant non de le reproduire, mais d'y ajouter du sens". Du premier tableau Central Park dans lequel Alechinsky met en oeuvre le principe des "remarques marginales" , à The Maid of the Mist qui accepte tout juste à sa base une prédelle, jusqu'au Crassier légitimiste dont l'image centrale est à peine décalée dans sa bordure hachurée, le dessin est là comme une autre manière d'écrire, la peinture utilisée plus que jamais non pas pour peindre mais pour dépeindre. Au milieu des années soixante, Pierre Alechinsky enrichira son oeuvre d'éléments nouveaux, que nous retrouverons dans "Parfois c'est l'inverse", en 1970. Nous découvrons ici ce concept d'une image centrale ornée de remarques en marge, une conception qu'il met en oeuvre lors de la composition de Central Park, en 1965. Au centre du tableau, des personnages courent, sautent, nagent et hurlent dans tous les sens. L'oeuvre est annotée, en son bord inférieur, d'une série de petits dessins qui évoquent les bandes dessinées autant que les prédelles des primitifs italiens. Cet élément constitue une sorte de légende qui a vocation d'aider le spectateur à déchiffrer les élemenents centraux. ( voir lithos et estampes ci-dessus, caractéristiques de sa conception). Le Crassier légitimiste L'exposition présente ici des oeuvres de trente ans associées à d'autres très récentes telles que Hutte saisonnière, Le Fort de Touillon, Le Crassier légitimiste. Ces dernières évoquent des stèles ininsolites, des tumulus de signes, autant d'images imprévisibles auxquelles Daniel Abadie apose ces quelques vers de Victor Segalen : "Le peu de ciel qui persiste coiffe votre front. L'écorce de la montagne vient plaquer sur vos yeux son grand masque. Les deux versants propices aux échos encapuchonnent vos oreilles. Il n'y a point d'homme autre que vous ? Mais le Paysage bien contemplé n'est pas autre lui même que la peau - trouée par les sens - de l'immense visage humain." CoBrA : son école "Dans Souvenote (1977), l'artiste évoque cette "rencontre capitale" et la découverte de la peinture d'Asger Jorn, Karel Appel, Constant, Corneille et Karl Emil Pedersen. "Cobra c'est la spontanéité ; une opposition totale aux calculs de l'abstraction froide, aux spéculations misérabilistes ou "optimistiques" du réalisme socialiste, à toute forme de décalage entre la pensée libre et l'action de peindre librement ; c'est aussi une ouverture internationaliste et une volonté de déspécialisation (des peintres écrivent, des écrivains peignent)". signé PA C'est ainsi qu'il se lance dans le travail d'organisation du mouvement (nous sommes en 1949), assiste Christian Dotremont (jusqu'au 26 août, exposition Dotremont à Trans-en-Provence) dans la fabrication des numéros de la revue et la coordination des expositions. Cette exposition est à voir dans les somptueuses salles de l'Hôtel Campredon jusqu'au 15 octobre 2006. Informations : Plusieurs projections chaque jour du superbe film : L'Oeil du peintre de Robert Bober réalisé pour ARTE en 1997 Eléments de Biographie : De nombreuses expositions sont consacrées à Pierre Alechinsky aux Etats Unis, mais aussi en Hollande. En 1969, une grande rétrospective eut lieu au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, puis au Louisiana Museum of art au Danemark, puis au Kunstverein de Dusseldorf et à la Kunsthalle de Brême, Allemagne. Alechinsky et Dotremont représentent la Belgique à la biennale de Venise en 1972. De nombreuses expositions sont organisées de par le monde entier (Belgique, Danemark, Suisse, Etats Unis, Canada, Hollande, Mexique). L'artiste dessine et aquarelle sur des papiers anciens. Alechinsky reprendra d'ailleurs ce procédé pour ses estampes, lithographies ou gravures (comme cela est visible ci dessus, trois exemples de ce travail). Alechinsky devient professeur de peinture à l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris de 1983 à 1987. Rappel : Pierre Alechinsky est né en 1927 à Bruxelles, il ne désespère pas atteindre à la simplicité d'un Matisse, à la plénitude de l'enfance : cadeau de la vieillesse. Pratique Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h30 Pour en savoir plus, les Cahiers Didactiques présensent l'oeil du peintre : http://home.tiscali-business.be/~tpm77885/cahiers%202002/cahier7%202002.htm |