Enfermé dans la forge
Enfermé dans la forge, le sculpteur est pris dans le noir et le feu, il n'a pas encore rencontré la lumière, ainsi parle le sculpteur en chemin de l'arôme, jusqu'à cet hommage rendu à Kandinsky où il se met à réfléchir avec et non plus à côté de la lumière, comme il le dit, même si son oeuvre "avait envie" d'être du côté de la lourdeur, comme s'il avait passé un pacte avec la matière au point de la respecter jusque dans "ses espaces morts", ne laissant jamais au vide le loisir de s'installer à l'intérieur de ses formes, cette lourdeur n'était pesante que pour la raison, mais elle ne pesait jamais "d'une autre façon" disait-il, dès lors qu'il s'est mis à les imaginer dans l'espace, perdant pied, ne touchant plus terre, mais "accrochées par le haut" et non par le bas, comme il le disait, alors, ces sculptures semblaient avoir vaincu leur propre poids et les lois de la gravitation, en conséquence, elles ne pesaient plus de la même façon, et il faut s'imaginer ces sculptures coulées dans du béton se balançant au bout d'une corde : "La corde arrive à un arbre et l'arbre arrive à la terre", voilà ce qui arrive lorsque l'on suit l'arôme du chemin, dans lequel le sculpteur a soulevé des tonnes de matière, pour la voir autrement ou "d'une autre façon" que si elle était restée vissée au sol avec tout son poids de matière terrestre et, comme il était convaincu que l'on faisait "finalement" toujours la même oeuvre, il aura retenu la sentence de Kierkegaard ; "il ne s'agit que de trouver l'endroit d'où il faut voir.", lui, c'est Eduardo Chilida, avec en référence le texte intitulé L'arôme en chemin édité chez Maeght. Phrase coulée dans le béton du début à la fin.
http://www.eduardo-chillida.com/Oeuvres-Publiques.43+M5c50842c46a.0.html
"Ce qui est à l’un n’est quasiment à personne”