GEORGES ROUAULT

	GEORGES ROUAULT « Forme, couleur, harmonie » du 10 nov. 2006 au 18 mars 2007 Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
	Condisciple de Matisse dans l’atelier de Gustave Moreau à Paris, Georges Rouault (1871-1958) s'affranchit des académismes et s'ancre dans un art que d'aucuns considéreront comme "spirituel", après sa rencontre avec Huysmans. "Membre fondateur du Salon d’Automne en 1903, il se tient pourtant à l’écart des mouvements contemporains." C'est l'heure du Fauvisme, passage presque obligé si l'on reprend les débuts de Matisse, de Picasso et de tant d'autres... Rouault ne partcipe pas à cette explosion de couleurs et s'applique à travailler  ses propres thèmes accentuant son trait déjà acerbe, s'engageant toujours plus en avant dans des nuances déjà sombres, cernant ses personnages comme on coule du plomb dans l'art du vitrail. Sa galerie de portraits proche de la satire sociale est constituée de prostituées, de clowns merveilleux, de juges "grossiers" rappelant les caricatures de Daumier. Les années vingt et trente, il se consacre à l'illustration à la demande d'Ambroise Vollard, l'ami et protecteur de Cézanne, ses premières oeuvres gravés sont :  les Réincarnations du Père Ubu, la Passion et le Miserere dont on se souviendra. A la fin des années vingt, après avoir réalisé les décors du Fils prodigue de Diaghilev, Rouault se met à peindre des Paysages de plus en plus bibliques, dans lesquels il se reconnaît entièrement, prétendant appartenir davantage au Temps des Cathédrales. "Sous-titrée « Forme, couleur, harmonie », formule que l’artiste aimait à répéter pour décrire les éléments constitutifs de son art, la rétrospective du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg est la première grande exposition depuis celle qui s’est tenue en 1971 au musée national d’Art moderne. Elle a pour ambition de mettre en lumière l’ensemble des recherches plastiques de l’artiste dont l’expressionnisme intense et original eut une influence considérable sur l’art du XXe siècle. Les différentes techniques exploitées comme l’aquarelle, la peinture, la gravure et la céramique seront représentées et contribueront à mettre l’accent sur le dynamisme et la diversité de cette production." Plus d’une centaine d’œuvres forme le corpus de l’exposition. NOTES : A l’occasion de cette exposition, catalogue de 320 pages rassemblant, à côté des essais d’Eric Darragon, Emmanuel Pernoud, Angela Lampe, Jean-Paul Morel, Camille Giertler, Emmanuel Guigon et Fabrice Hergott, une anthologie de textes de l’artiste ainsi que des archives inédites. L’exposition et le catalogue sont réalisés avec le soutien de la Fondation Rouault."