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Battants sur le toit
13 avril 2007

Une écume de salpêtre a recouvert les jours, drap

Une écume de salpêtre a recouvert les jours, drap poudreux sur le temps comme une texture d’attente. Une main brossera la poussière d’hier : un printemps de chair a recouvert les feuilles. Une échelle accolée à la maison qui tremble. Des orages viennent railler les fenêtres endormies. Des bourgeons font famille dans les bras de midi, c’était l’heure de la sieste mais le bruit ne dort pas. Tapi entre la pierre et les fissures du temps, le coeur n’a pas bougé, il est juste alourdi d’espérances trop hautes. L’espoir aime la fraîcheur encore indisciplinée. Une danse de mots mime l’imperfection du matin. Une balançoire se bat avec le vent. Le souvenir fouille les vieux jardins visités par la nuit. Il arrose les rêves de larmes lumineuses : fluidité suprême de nos impermanences.

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Commentaires
A
A la fin de sa vie, Borgès n'y voyait plus. Un journaliste lui avait rendu visite pensant trouver un homme aigri : Borgès lui expliqua qu'en perdant la vue, un monde de sensations inédites, insoupçonnées, s'était ouvert à lui : il en parlait avec bonheur / bonne heure. Cet entretien est le dernier que Borgès consentit à la presse... Merci cher Oeil pour ce commentaire!
P
...que les mots ont leur portée spécifique!<br /> Peut-on traduire en langage visuel ces impressions chargées du poids du temps, de la trace impermanente de nos pas, de la maladresse de nos gestes et de nos yeux qui sondent le fond incurable du puits ?
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