oui, j'aime la peinture, cette immédiateté dans les sensations, ce fleuve de couleurs, couleurs menteuses, mais je les aime toutes ces nuances là, tous ces passages subtiles, tous ces ponts de lumière, parce que la vie est comme cela, rien n'est tout à fait fini ni tout à fait commencé, parce qu'il y a de toutes les couleurs aussi dans l'existence, parce que je jette dans le fleuve d'Héraclite toutes mes sensations, oui j'aime la peinture, mais j'apprendrai à peindre avec les mots, parce que poète ou peintre c'est la même chose, le même regard, la même sensibilité à ce qui bouge, à ce qui brille, à ce qui flotte ou se perd, parce qu'un poète c'est aussi un enfant jeté dans une mer en mouvement, les formes deviennent mots, les mots deviennent formes, l'art se rencontre, peu importe les métamorphoses, votre bleu est aussi le mien :)<br />
amitiés, nicolas
A
amel
13/05/2008 14:16
Cher Nicolas, c'est bien ce contraste entre une certaine modernité entre les villes du Sud qui font parfois penser à des villes américaines et ces femmes qui déambulent dans le soir éclairé de néons. <br />
Oui, Patrice a raison : la peinture vous va bien...
N
nicolas vasse
13/05/2008 10:51
une peinture faite de lueurs, de traces lumineuses, de visages ombres, omniprésence d'un halo bleu, et des murs de couleurs, on dirait un peu de ces néons de villes américaines, ou alors des toiles ou des linges pendus aux fenêtres, et l'escalier derrière les silhouettes, qui isole cache ou préserve ces femmes ; sur la gauche une femme étreint une fille, une couleur jaune entre elles, un foyer de chaleur près du bleu séparateur et séparé de ce petit cercle d'habits blancs.
A
amel
12/05/2008 19:54
Cher Mohamed, <br />
ce poème d'Abdelatif Lââbi ne peut mieux dire ce que j'ai mis sur et dans cette toile.<br />
Merci pour ce présent.<br />
Il me faut trouver cette "urgence",... en tous points. <br />
Je t'embrasse.
M
mohamed
12/05/2008 16:27
" le corps<br />
la source<br />
érections<br />
digestion de feu<br />
tout le corps<br />
dans le corps<br />
il sort de mon corps de quoi pulvériser des cités<br />
tout en éclats<br />
en massues<br />
en fléchettes<br />
mon corps<br />
lumière<br />
non<br />
pas lumière<br />
(je n'aime pas ce mot)<br />
rayon<br />
oui<br />
rayon détonant<br />
le corps en branle<br />
et gicle l'acte<br />
générateur<br />
en chantier de vies ".<br />
<br />
" Vie urgente ", Abdellatif Laâbi dans " Le règne de la barbarie ", Seuil, 1980.