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Battants sur le toit
27 juillet 2006

De Staël : la passion aux grands yeux

«Le contact avec la toile, je le perds à chaque instant et le retrouve et le perds... Il le faut bien parce que je crois à l'accident, je ne peux avancer que d'accident en accident; dès que je sens une logique trop logique, cela m'énerve...» ces propos ne ressemblent pas à ceux d'un théoricien de la peinture mais d'un homme animé d'une ferveur "amoureuse" et qui défend cette passion à ras bord, barbare et tendre, fougueuse et solaire, secrète et ostentatoire «Ce que j'essaie, c'est un renouvellement continu (...). Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de forces; c'est une chose fragile dans le sens du bon, du sublime. C'est fragile comme l'amour.» Cette passion l'a conduit jusqu'aux rives les plus vives, où l'on se consume en s'amplifiant, jetant des rectangles blancs pour faire taire ce brasier à la fenêtre de sa vie... Cette passion lui ouvrait les yeux. Des yeux qui lui mangeait le visage. Il était devenu le rivage de sa passion, l'amant et le rival, seul à pouvoir la saisir à bras-le-corps, se battant avec ses mystères, lui arrachant parfois de sombres et douloureuses émotions qu'il jetait comme des morceaux de chair sur la toile vierge, dans l'incertitude du juste geste, qui d'abord se fait pudique puis empoigne en quelques tons.

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