Les avant-gardes
Le terminologie d'avant-gardes est une invention récente, souvent employée à tort et à travers comme la notion de modernité que l'on assimile à la contemporanéité, procurant un sentiment déplaisant de fausse route qui nous fait tousser, au point d'en oublier la jeunesse éternelle de certains vers de Villon, Anna de Noailles, Maurice Scève, Héraclite, et les présocratiques en général, les pensées de Sénèque, enfin ils sont si nombreux à avoir encore beaucoup à nous dire, qu'une liste qui se voudrait la plus exhaustive possible ne tiendrait pas sur un blog... Ceci explique que les deux dernières strophes d'un poème Marie Dauguet, extrait de Par l'Amour ont fait l'objet d'un avis de recherche sur le blog d'Orlando de Rudder dont la pertinence et l'impertinence ne sont que l'envers de l'autre, le poinçon d'une intelligence hors du commun. Et malgré mes recherches dès l'annonce de la parution de Muses tronqué de ces vers qui nous privent de l'unité du poème, je suis rentrée de la chasse bredouille, ma besace et mon ego penauds... Les avant-gardes le restent quand leur combat est fondé et dans la tête des Delaunay, Duchamp, Mondrian, Kandinsky, Picasso, Ernst, Malévitch, Adorno,... Dix pour ne citer que ces quelques noms, Les avant-gardes avaient pour signification première d'inscrire la volonté d'une rupture ouverte vis-à-vis de l'art institutionnel et de la société. Ces mouvements sont nés de cette intention de rupture dans cette période très précise de l'entre deux guerre, et traduisent pour une nouvelle génération d'artistes le projet d'en finir avec la figuration - le Carré noir sur fond blanc de Malevitch (1915), première oeuvre suprématiste, qui précède son carré blanc sur fond blanc constitue comme nous l'avons vu, un tournant vers l'abstraction - et jusqu'à la mise en cause de la notion même d'oeuvre d'art avec Duchamp qui impulse un double mouvement de désacralisation de l'oeuvre d'art et de sacralisation de l'objet manufacturé ou fini. Cette période de l'entre-deux guerre traduit une guerre des idées et dans les idées et donc n'échappe pas à un combat idéologique ou politique (très marqué chez Otto Dix), défiant et faisant table rase des langages picturaux (Pablo Picasso), repensant la couleur et la lumière comme chez Robert et Sonia Delaunay avec leurs "serpents" chromatiques, se rapprochant de l'art primitif avec Matisse et Picasso... Si l'expressionnisme ou le fauvisme se fait contestataire, il conduit jusqu'à reconsidérer l'idée même d'espace pictural avec le cubisme notamment. Ces recherches multiformes, des "papiers collés" de Braque à l'"automatisme psychique pur" préconisé par Breton, en passant par l'expérience politique du Bauhaus, sont autant de reflets d'un siècle en mutation. Une géographie de l'art a déjà été établie, mettant en avant des villes occidentales dynamiques sur le plan artistique au cours de cette période ; 59 artistes y sont représentés, d'Alexandre Archipenko à Grant Wood, mais aussi Marc Chagall, Frida Kahlo, Man Ray ou Chaïm Soutine. Le futurisme prolonge ces avant-gardes en insufflant un nouveau dynamisme aux images. L'expérimentation de matériaux divers change la substance même de l'oeuvre d'art: les avant-gardes introduisent des fragments de réalité dans leurs oeuvres (coupures de journaux, plumes, sable, etc.). Ce processus aboutit au dépassement de la figuration (l'abstraction de Wassily Kandinsky et Kasimir Malevitch), cependant qu'est remise en cause la conception «sacrée» de l'oeuvre d'art et de sa valeur (comme L.H.O.O.Q de Marcel Duchamp, qui conteste ironiquement la vénération vouée à La JOcOnde en lui mettant des moustaches et en lui attribuant ce titre phonétique). hihi
Ces deux panneaux réalisés à partir de pas moins de vingt toiles de Kandinsky , mis côte à côte, en diptyque, sont jubilatoires : ce travail revient à Clélia qui excelle dans l'art du montage...