Michaux en marge...
In L'infini turbulent, je reprends des notes en marge, dans la marge, en vrac, comme dans un ready-made textuel, généralement extirpées de leur contexte, elles prennent une signification non pas autre comme le veut la doctrine du poème visuel mais sur-surgnifie le texte dans une mainière de légende sémantique et syntaxique. On ne peut faire l'économie et du texte et des notes en marge comme le disait Foucault à propos de Nietzsche et des notes qui, elles, se rapportaient à son quotidien.
"Des yeux bridés, pincés, presque oblitérés"
dit Expérience IV in le corps du texte
deuxième paragraphe, à "dose très faible,
peut-être 0,03 g", "d'impossibles bouches
à l'infime balbutiment", en bas de page 83,
cette note soustraite :
"les corps m'échappent,..."
je tourne la page; la note se poursuit et le mot
se répète à l'assaut du réel
"les sculptures m'échappent,
l'hémisphérique m'échappe",
en face et dans le texte, comme en écho :
"les formes lisses, douces, galbées, incurvées
légèrement ou hémisphériques me sont soustraites,
sont passées dans l'infra", en note décalée :
"Après son apparition, l'image cesse aussitôt
nulle, faisant défaut."
Perception modifiée, altérée a fomenté
ce recueil expériemental et étonnant
L'infini turbulent d'Henri Michaux...