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Battants sur le toit
6 décembre 2006

Du portrait de l'infante à l'édification de l'icône

Du portrait de l'infante à l'édification de l'icône, le chemin qui s'accomplit est celui d'une rêverie incisive qui ne souffre aucune erreur : se défaire de l'accessoire pour que ne demeure que l'essentiel, se défaire de l'éphémère pour que ne résonne que le permanent, la permanence dans et à travers la mouvance : l'activité visible du temps. La paupière s'alourdit, on fait fi de la pesanteur, la gravité se condense en quelques traits sobres, précis à l'extrême. Un nuage s'arrête sur le visage, on le brosse à grand coup d'un gris soyeux : une peau en appelle une autre, inaltérable, sans accident. L'absence devient la marque de l'intemporel, l'épaisseur plastique a remplacé la profondeur historique : la psychologie est éludée, l'humeur n'a plus sa place. De la base au sommet, ce qui est recherché, c'est ce point d'équilibre entre le signe plastique et la structure première, on a jeté ici tout supplément de paraître : de la robe, les contours subsistent comme une constante morphologique, la corporéïté a été ramenée au plan, à la seule surface où l'on devine quelques strates de couleurs d'une très grande économie : valeurs de gris s'étalant jusqu'à ce noir opaque, sans voile à soulever, qui ne dissimule rien d'autre que soi. L'on a conservé quelques plis, de larges bandes qui rythment la métaphore d'un vêtement qui n'a plus qu'un sens strictement plastique. Ainsi peint hors contexte, l'analytique audacieux Manolo Valdés. C'était il y a vingt ans. Aujourd'hui, quelques lignes d'un corps naissant ont "vaincu" le noir couvrant...

Photo001Couverture de la 43ème plaquette éditée à l'occasion de l'exposition de Manolo Valdés à la Galerie Maeght en 1986.

Photo002

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