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Battants sur le toit
17 juillet 2007

Requiem pictural

1890_Champ_de_bl__aux_corbeaux

Adieu les baies ensoleillées, la grâce tactile des blés, l'exaltant de la palette qui secouait l'espace de la toile, quelques corbeaux dispersés dévorent déjà le ciel, la tête du tableau, leur vol trouble l'univers du peintre déjà exilé en lui-même, le crépuscule est tombé sur sa vie : la ligne se meurt en son tremblé, s'aplatit, le champ ploie dans cette toile aux fausses allures de panorama, le chemin ne mène nulle part ailleurs qu’à un horizon englouti, la fenêtre sur le monde s'est refermée dans un claquement lugubre. L’exilé d’Auvers a peint une dernière illumination avant une morbide abeille de plomb.

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Commentaires
A
Théo, le frère nourricier, l'ami, le confident, l'épaule, le bras, inconditionnel... ainsi apparaît-il dans cette correspondance dense, serrée, où se dit la conscience tourmentée de Vincent, toujours plus, jusqu'à cette toile avec ces trois bras de chemin "coupés", comme si la vie s'était déjà retirée : un vert et un marron "dévitalisés"... Je ne sais pas bien comment parler de la peinture de Van Gogh, par où il faut en parler, quel angle ?...<br /> Merci Kaïkan de votre fidélité.
K
Je lisais il y a peu les lettres de Van Gogh à son frère et c' est vrai que cette abeille de plomb était déjà là sous le corps, à torturer, culpabiliser ... La nature seule semblait pas moment amener un peu de trève ... A lire et à relire, une intimité qui fait découvrir l' homme dans le peintre ...
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