17 juillet 2007
Requiem pictural
Adieu les baies ensoleillées, la grâce tactile des blés, l'exaltant de la palette qui secouait l'espace de la toile, quelques corbeaux dispersés dévorent déjà le ciel, la tête du tableau, leur vol trouble l'univers du peintre déjà exilé en lui-même, le crépuscule est tombé sur sa vie : la ligne se meurt en son tremblé, s'aplatit, le champ ploie dans cette toile aux fausses allures de panorama, le chemin ne mène nulle part ailleurs qu’à un horizon englouti, la fenêtre sur le monde s'est refermée dans un claquement lugubre. L’exilé d’Auvers a peint une dernière illumination avant une morbide abeille de plomb.
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